La route du lait en Cevennes

La route du lait:

Deuxième sortie cette semaine en Cévennes pour Gilles, Yann, Jean-Pierre et Alain.

Démarrant de bonne heure mais pas de grand matin, nous prenons la direction de Villefort où nous achetons chacun un billet de train pour la Bastide-Puylaurent. Arrivés à destination, nous partons sur nos vélos pour un périple de 45 km à travers bois et landes. Nous gagnons tout d’abord les hauteurs de Prévenchères en empruntant en partie la voie Régordane, utilisée autrefois par les croisés qui partaient s’embarquer à Saint Gilles pour combattre en “Terre Sainte“. Peu après le col du Thor, nous stoppons un instant notre progression pour admirer la vallée où court le Chassezac avant de s’enfoncer dans des gorges profondes et mystérieuses ou encore, admirer dans le lointain, se découpant sur les sommets, la tour moyenâgeuse de la Garde Guerrin, vieille dame qui semble veiller le voyageur pour lui éviter de se perdre. Nous poursuivons ensuite vers Grand Altier avant de revenir progressivement à Villefort où nous retrouvons nos véhicules ravis de cette journée bien remplie en événements sportifs et émotionnels.

Au cours de celle-ci, pour notre plus grand bonheur, nous avons traversé des forêts constituées pour la plupart de mélèzes, pins et sapins, des étendues dénudées ou presque de végétation, des ruisseaux à gué. Nous avons ridé sur des sols de toute nature, tantôt roulants, tantôt rocailleux. Nous avons grimpé des côtes dont certaines à forte déclivité, dévalé de belles et longues pentes. Nous avons vu des paysages toujours aussi prodigieux, de tous petits hameaux nichés dans des endroits bien abrités des hivers capricieux, des fermes aussi et leur cheptel, normal pour une route du lait. Nous avons apprécié la douceur du temps et celle aussi de notre rosé de midi absorbé sous une falaise rocheuse dominant la vallée ainsi que le village de Grand Altier. Nous avons respiré l’air pur des cimes où se mêlaient finement les fragrances des arbrisseaux en fleurs comme les bruyères. Enfin, et c’est peut-être la conclusion de cette merveilleuse journée, nous avons partagé un intervalle de vie inoubliable qui a renforcé si besoin était notre amitié et notre sens de l’entraide.
Que demander de mieux ?

A. Bourdonnas

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